Il est toujours au moins une chose que nous avons en commun avec cet autre dont nous souhaitons nous rapprocher soit pour mieux l'accompagner dans son parcours d'autoformation assistée, soit pour l'aider à nous accompagner dans le nôtre : une mécompréhension de l'univers de notre interlocuteur. De plus, nous partageons avec lui la particularité propre à tout être humain, existentielle donc, de ne pas tout à fait bien cerner quelles sont les sources constitutives qui fondent notre manière d'être-au-monde. L'écoute de l'autre fondée sur la certitude qu'il peut nous enrichir par le regard particulier qu'il porte sur la vie – justement à cause de la perspective différente de la nôtre à partir de laquelle il l'expérimente – revêt le potentiel de nous aider à mieux le comprendre et par lui, à mieux se comprendre soi-même.
Que pensez-vous de l'extrait qui précède à la lumière du propos suivant tiré d'un article d'Amar Djaballah, «L'herméneutique selon Hans-Georg Gadamer, Deuxième partie» (p. 51) ?
Comprendre, c’est certes sortir d’un point de vue ou d’une perspective subjective et limitée, mais pas pour acquérir simplement celle de l’autre : ce qui est toujours visé, c’est la compréhension des choses elles-mêmes.
Comment peut-on intégrer à une même démarche de dialogue l'ouverture à l'autre exprimée dans chacune des deux citations précédentes tout en tenant comme visée la compréhension des choses elles-mêmes ?
Quelles seraient les répercussions d'une telle approche sur la manière dont les gens se traitent entre eux lorsqu'ils sont en interaction en face à face ou dans le cadre d'un forum de discussion comme celui-ci ?