Marcher par l’Esprit

Que veut dire la Bible lorsqu’elle nous dit de marcher selon l’Esprit du Dieu Très Saint? Est-il possible pour nous de marcher selon l’Esprit? Ou ces exhortations bibliques ne sont-elles que des paroles vides émises par des rêveurs désincarnés? Le présent article revêt un potentiel de nous aider à répondre à la question suivante pour nous-même : Est-ce que je marche selon l’Esprit ou selon ma nature humaine non-assistée par Dieu?

Marcher par l'Esprit ? Heureux tout homme qui craint l'Eternel, qui marche dans ses voies (Ps 128.1) !
Heureux tout homme qui craint l’Eternel, qui marche dans ses voies (Psaume 128.1, Segond 21)

L’Esprit Saint vit en chaque personne qui croit que Jésus est mort sur la croix pour elle et qui s’est repentie de ses péchés — c’est-à-dire qu’elle a cessé de vivre indépendamment de Dieu, sans se préoccuper de faire ce qui plaît au Seigneur. Quoique nous soyons chrétiens, il demeure possible d’attrister l’Esprit de Dieu (Éphésiens 4.30) et de l’éteindre (1 Thessaloniciens 5.19), ou, au lieu de cela, de marcher par l’Esprit, de vivre dans la plénitude de l’Esprit (Galates 5.16).

Le Seigneur Jésus-Christ nous invite par son exemple à marcher par l’Esprit. Après Lui, ses apôtres nous encouragent à suivre cette même voie de marcher par l’Esprit.

Pour nous aider à comprendre de quoi il s’agit, nous allons considérer des passages de la Bible où le Saint-Esprit nous indique comment Dieu notre Père désire que nous marchions.

Pour ce faire, nous examinerons des passages de l’Ancien et du Nouveau Testament où Dieu nous dit comment Il souhaite que nous vivions, ainsi qu’un passage où nous voyons comment marchait un homme de Dieu, le roi Josias. Par la suite nous considérerons des passages plus explicites à propos de ce que signifie et ce qu’implique marcher par l’Esprit.

1. Questions du peuple et réponses de Dieu (Michée 6.6-8)

Observons les questions que se posent les gens sur ce qu’ils pensent nécessaire pour recevoir l’acceptation de la part de Dieu. Notons les exigences extrêmes qu’ils perçoivent. Réfléchissons à la très grande difficulté de plaire à Dieu exprimée par leurs questions :

Avec quoi donc pourrai-je me présenter à l’Eternel? Et avec quoi m’inclinerai-je devant le Dieu d’en haut? Irai-je devant lui avec des holocaustes, avec des veaux âgés d’un an? L’Eternel voudra-t-il des milliers de béliers, dix mille torrents d’huile? Devrai-je sacrifier mon enfant premier-né pour payer pour ma transgression, l’enfant issu de moi, pour expier ma faute? (Michée 6.6-7, Semeur, Bible Gateway).

Ces personnes se demandaient quels sacrifices elles devaient apporter à Dieu pour être pardonnées de leurs péchés. Des milliers de béliers suffiront-ils?  Faudra-t-il présenter jusqu’à dix mille torrents d’huile? Devrai-je aller jusqu’à offrir un sacrifice humain, comme font les nations? Jusqu’à offrir mon enfant premier né en sacrifice d’expiation?  Nous ne savons pas quoi faire, Dieu, pour que tu pardonnes les fautes dont nous sommes coupables! Nous ne savons plus comment agir pour que tu jettes sur nous un regard favorable! C’est là en essence ce que se disaient entre elles, au prophète et à Dieu, plusieurs personnes du peuple de Dieu à l’époque de Michée.

Ne font-ils pas ce que nous faisons quand nous attribuons à Dieu des exigences trop grandes pour nous? Ne font-ils pas ce que nous faisons lorsque nous nous sentons devant une impasse par rapport à ce que Dieu demande de nous? N’abordent-ils pas la question d’être acceptés de Dieu comme nous, quand nous nous fixons sur les impossibilités que cela représente selon notre compréhension limitée de la personne de Dieu? Comparons cela à ce que Dieu — à travers la voix de son prophète Michée — leur demande en réalité :

On te l’a enseigné, ô homme, ce qui est bien et ce que l’Eternel attend de toi: c’est que tu te conduises avec droiture,
que tu prennes plaisir à la bonté et que tu vives dans l’humilité avec ton Dieu (Michée 6.8, Semeur, Bible Gateway).

Dieu ne leur demandait rien de tout ce qu’ils s’imaginaient ou prétendaient croire. Au contraire, ce sont des choses simples qui plaisent à Dieu : que nous pratiquions la justice, que nous aimions la miséricorde, que nous marchions humblement avec notre Dieu. C’est tout. Marcher en faisant le bien. Marcher en aimant la compassion. Marcher sans prétention, non pas comme si nous étions importants. Marcher humblement. Marcher humblement, notre visage étant tourné non pas vers la terre, comme si nous étions écrasés, mais le visage tourné vers Dieu, dans l’espoir et dans la confiance.

2. Manassé, Amon et Josias (2 Chroniques 33-35)

Josias « fit ce que l’Eternel considère comme juste […] Alors qu’il était encore jeune, il entreprit de chercher à plaire au Dieu de David, son ancêtre » (2 Chroniques 34.2-3, Semeur). Il a choisi d’inscrire son histoire personnelle, non pas dans celle de son père Amon ou de son grand-père Manassé, mais dans celle de son ancêtre David. Josias vivait dans des cadres social et religieux mis en place par des rois qui faisaient le mal aux yeux de l’Éternel. Les pratiques qu’ils instaurèrent incitaient au mal. Ils poursuivirent génération après génération dans ces mauvaises pratiques, dans ces voies du mal. De sorte qu’il fut nécessaire pour Josias de combattre des coutumes connues, acceptées, considérées normales. Des réformes étaient nécessaires pour pouvoir marcher avec Dieu et pour conduire le peuple dont il était roi à le suivre dans les voies de Dieu.

Pourquoi ne pas lire en écoutant ce récit en 2 Chroniques 33-35 et en 2 Rois 21-22 dans la Parole de Vie, sur LirelaBible.net.

Quelle est l’importance pour nous de cette histoire des rois Manassé, Amon et Josias? Je crois que si nous cherchons Dieu et désirons marcher avec Lui, nous ne pouvons pas faire comme si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes concernant les pratiques culturelles et religieuses de notre époque et des milieux où nous vivons. Il est impératif que nous consultions le Seigneur, ses prophètes, ses apôtres. Consultons ce qu’ils nous ont légué de la part de Dieu et de Son Fils Jésus-Christ dans la Parole de l’Esprit de Dieu, qui est la Très Sainte Bible. Ce qu’il nous faut rechercher ne se limite pas à la connaissance de ce que Dieu désire que nous fassions. Il nous faut également chercher à agir selon ce qu’il dit.

3. Marcher par l’Esprit (Galates 5, Romains 8, Philippiens 4)

Que signifie marcher par l’Esprit et comment y parvenir? Cela nous est enseigné dans les lettres de Paul aux Galates, aux Romains et au Philippiens. Les trois liens qui précèdent vous permettront d’écouter, en même temps que vous lirez, une version de la Bible facile à comprendre, La Bible Parole de Vie. (Veuillez à sélectionner cette version parmi celles disponibles, car c’est la seule du site LirelaBible. net accompagné d’une version audio.

Alors que nous lisons ou écoutons ces passages de la Bible, demandons à Dieu ce que signifie pour nous marcher par l’Esprit et pour quels aspects spécifiques nous pourrions commencer en vue d’améliorer notre marche par l’Esprit. Il s’agirait d’une excellente préparation avant de continuer à lire le présent article.

3.1. Paul aux Galates

Je mettrai l’accent sur quelques passages relativement courts provenant des écrits de l’apôtre Paul. Pourquoi ne pas commencer par Galates 5.25 (Bible du Semeur):

Puisque l’Esprit Saint est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite.

Qu’arrive-t-il lorsque nous nous laissons diriger par l’Esprit Saint ? Nous pouvons expérimenter en nous-même et observer extérieurement un groupe d’attitudes et de comportements comme les suivants : «l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi» (Galates 5.22-23, Semeur). Selon l’apôtre Paul, il s’agit là du «fruit de l’Esprit» (Galates 5.22a, Semeur).

Si, par contre, nous ne nous laissons pas diriger par l’Esprit de Dieu, comme nous y invite le Seigneur notre Dieu et Père, ce que nous expérimenterons et observerons chez nous sera d’une nature autre que ce qui est produit par l’Esprit. L’apôtre Paul en dit ceci: «Tout le monde voit bien ce qui procède de l’homme livré à lui-même : l’immoralité, les pratiques dégradantes et la débauche, l’adoration des idoles et la magie, les haines, les querelles, la jalousie, les accès de colère, les rivalités, les dissensions, les divisions, l’envie, l’ivrognerie, les orgies et autres choses de ce genre» (Gal 5.19-21a, Semeur).

3.2. Paul aux Romains

Les chapitres 6 à 8 de Romains traitent spécifiquement du thème dont nous sommes en train de parler ici. L’angle sous lequel nous l’abordons nous vient de la lecture de ce que dit l’apôtre Paul, en Romains 8.5-6, selon la traduction espagnole Nueva Traducción Viviente. La traduction française qui s’en rapproche le plus est la version Darby, où nous lisons:

Car ceux qui sont selon la chair ont leurs pensées aux choses de la chair ; mais ceux qui sont selon l’Esprit, aux choses de l’Esprit ; car la pensée de la chair est la mort ; mais la pensée de l’Esprit, vie et paix (Romains 8.5-6, Darby).

Aucune des autres versions françaises que j’ai consultées ne fait ressortir de manière explicite le rôle de la pensée. Toutefois, cet angle d’attaque du texte me paraît fructueux. Considérons le même passage selon quelques autres versions françaises de la Bible :

En effet, ceux qui se conforment à leur nature propre se préoccupent des réalités de la nature humaine, tandis que ceux qui se conforment à l’Esprit sont préoccupés par ce qui est de l’Esprit. De fait, la nature humaine tend vers la mort, tandis que l’Esprit tend vers la vie et la paix (Romains 8.5-6, Segond 21).

La Segond 21 nous aide ici à comprendre l’expression «selon la chair» de Darby. Être selon la chair (Darby) signifie se conformer à notre nature propre (Semeur), tandis qu’être selon l’Esprit correspond à se conformer à l’Esprit. Pour ceux d’entre nous qui connaissons bien la Bible Segond 1910 ou sa très proche descendante la Nouvelle Édition de Genève :

Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’Esprit s’affectionnent aux choses de l’Esprit. Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’Esprit, c’est la vie et la paix (Romains 8.5-6, Nouvelle Édition de Genève).

Être selon la chair (Darby), vivre selon la chair (NEG) et se conformer à notre nature propre (Segond 21) sont en fait trois manières différentes d’exprimer la même chose. Pareillement, s’affectionner aux choses de la chair (NEG),  se préoccuper des réalités de la nature humaine (Segond 21) et avoir ses pensées aux choses de la chair (Darby) sont trois façons de chercher à rendre ce que le texte original grec cherche à nous dire.

Je ferai maintenant intervenir une quatrième version française pour nous aider à comprendre de ce que l’apôtre Paul cherche à dire concernant la marche par l’Esprit :

En effet, les hommes livrés à eux-mêmes tendent vers ce qui est conforme à l’homme livré à lui-même. Mais ceux qui ont l’Esprit tendent vers ce qui est conforme à l’Esprit. Car ce à quoi tend l’homme livré à lui-même mène à la mort, tandis que ce à quoi tend l’Esprit conduit à la vie et à la paix. (Rm 8.5-6, Semeur)

Selon Darby, si nous sommes selon la chair, nous pensons aux choses de la chair. Selon la Nouvelle édition de Genève et selon Louis Segond 1910, si nous vivons selon la chair, nous nous affectionnerons aux choses de la chair. D’après Segond 21, si nous nous conformons à notre nature propre, nous nous préoccuperons des réalités de la nature humaine. La Bible du Semeur ajoute à notre compréhension de ces versets que notre choix réside entre vivre livré à nous-même ou vivre selon les inclinaisons mises en nous par l’Esprit Saint de Dieu.

Avant que nous produisions œuvre ou fruit observable de l’extérieur de nous, il se passe des choses en nous. Notre cœur est habité par des centres d’intérêts et des préoccupations. Ils prennent la forme de pensées, d’émotions revêtues de pensées. Quoi que cet aspect intime de notre vie ne puisse pas toujours se voir, il n’en constitue pas moins une expression de notre marche par l’Esprit ou de notre marche selon notre nature propre.

Voir les choses ainsi peut nous aider à nous rendre compte qu’un redressement est nécessaire concernant ce avec quoi nous nourrissons nos âmes et meublons nos pensées. Mais ce redressement ne saurait être le résultat de nos efforts personnels, même les mieux intentionnées. Il s’agit d’un fruit, du résultat de quelque chose qui relève de l’Esprit. Ce qui nous appartient à nous dans cette histoire est de décider où irons nos allégeances. Je conclurai en m’appuyant sur la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB). Celle-ci exprime très bien ce qui distingue les deux voies dont nous parlons, ce contraste entre marcher ou vivre selon notre nature propre et marcher ou vivre selon l’Esprit :

En effet, sous l’empire de la chair, on tend à ce qui est charnel, mais sous l’empire de l’Esprit, on tend à ce qui est spirituel : la chair tend à la mort, mais l’Esprit tend à la vie et à la paix (Romains 8.5-6, TOB, 2010)

Pour nous aider à nous engager dans la voie de l’Esprit ou à y revenir, nous considérons maintenant un tout dernier passage biblique lequel se trouve dans une autre lettre de Paul, celle qu’il écrivit aux Philippiens alors qu’il séjournait dans une prison romaine.

3.3. Paul aux Philippiens

Dans nos moments de plus grande nécessité, demandons à Dieu qu’Il nous aide à combattre contre les pensées qui ne lui sont pas agréables. Ces pensées indiquent où se trouvent réellement les préoccupations centrales de nos cœurs. Nous pouvons transformer en prière tout ce qui cherche à habiter nos pensées et qui ne vient pas de Dieu. Il s’agit de demander à Dieu qu’il nous vienne en aide avec un ou des aspects spécifiques de notre vie. Demandons-Lui de nous porter secours dans nos défaillances d’attitudes et de comportements.

Nous avons tout intérêt à suivre le conseil donné par l’apôtre Paul dans sa lettre aux Philippiens, ch. 4 v. 8 (Semeur):

Enfin, frères, nourrissez vos pensées de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d’amour ou d’approbation, de tout ce qui mérite respect et louange.

En conclusion

Cet article ne traite que d’un seul parmi de nombreux aspects de la marche par l’Esprit : obéir à Dieu, faire ce qui Lui plaît, selon ce que nous ont dit les prophètes et les apôtres, tels que nous pouvons les lire dans la Parole de Dieu, la Bible. Il y a cependant plusieurs autres aspects qui doivent être pris en compte : aimer la Parole de Dieu, prier le Seigneur, faire confiance en l’amour du Père à notre égard, comprendre que ce même amour que Dieu a pour nous, il l’a également envers toute personne avec qui nous entrons en relation — et bien plus encore. Je vous invite à lire tout en les écoutant, les textes bibliques mentionnés ici, chacun dans son propre contexte, c’est-à-dire en considérant chacune des trois lettres d’où sont tirés les extraits dont nous venons de parler : Galates, Romains, Philippiens.

Soyez bien à l’aise de laisser, en commentaire au bas de cet article, votre propre expérience d’appropriation des promesses de Dieu ou de ses réponses à vos prières dans votre vie.

Pour me contacter, veuillez suivre les indications sous Questions ou commentaires.

Daniel Garneau,
B Th, B Com, MA,
Publié le 2 mars 2018;
Édité les 3 et 4 mars 2018.
Correction typographique le 6 octobre 2023.

Voir aussi : Qui est le Saint-Esprit ? – Savoir et croire .ca.

____________
Cet article est le résultat de ma participation au séminaire Torrent qui purifie dirigé par l’équipe pastorale de l’Église Vie Abondante, de janvier à mars 2018. Plus précisément, il s’agit de ma réponse personnelle à des passages bibliques que Dieu a placés sur mon cœur alors que je réfléchissais au matériel de la leçon intitulée, Marcher selon l’Esprit.